zone de confort

Et si je restais dans ma zone de confort

Il y a quelques temps, dans ce billet, je vous parlais de l’image que je véhiculais par ici peu semblable à la personne que je suis dans la vraie vie. Le côté trop lisse de ce blog me dérangeait,. Aujourd’hui j’ai compris que c’est peut-être tout simplement un autre moi. Ça ne me demande pas d’effort à avoir ce style, il vient tout seul. Je ne cherche pas volontairement à écrire de cette manière.

Au départ, je me suis dit : sort de ta zone de confort alors, bouscule toi ! Oui mais je me bouscule déjà pour tout un tas de choses ; pour oser montrer mes illustrations sur les réseaux, pour réussir à courir 10km après une pause de 2 mois de running, pour tenter de cuisiner sainement 2x par jour tout faisant en sorte que ça soit simple et rapide. Du coup récemment j’ai fait un autre constat : le discours tendance du dépassement de soi me gonfle sérieusement !

D’après la société actuelle, on devrait savoir se confronter à l’échec. Ne jamais rester sur ses acquis, ne rien lâcher (tous les comptes de sportifs vous le rabâchent sans cesse !). Se fixer des défis perso, envisager les challenges comme de vraies opportunités,…

Voilà ce qu’il faudrait faire dans l’absolu mais non on ne doit rien ! Il ne faut rien ! Et là bim, le mode culpabilité s’enclenche. C’est alliénant tout ça.

Alors je me pose cette question. A-t-on conscience que cette nouvelle norme sociale qu’on nous intime de suivre peut conduire au burn out, au syndrome dépressif ? (oui, oui j’y vais fort, pas de demi mesure chez moi ) À quel moment peut-on exprimer notre fragilité quand le dépassement de soi devient soit disant la clé d’un bonheur.

Je ne dis pas que parvenir à un objectif n’est pas gratifiant, loin de loin. Quand j’ai rendu un travail dans les temps et quand en plus le client était content et qu’il m’a dit waow vous vous êtes vraiment dépassé sur le coup là, ça a titillé mon égo. Certes c’est toujours revigorant pour l’estime de soi quand on y parvient. Mais… je le fais dans ma zone de confort. Le client ne le sait pas forcément pourtant même s’il a eu cette impression, moi j’ai avancé comme d’habitude. Sans pression, en appréciant ce que j’étais entrain de faire, en pensant à faire correctement mon travail. Alors que le client pensait que je m’étais dépassée, il était dans l’erreur. J’ai simplement été méticuleuse et passionnée par le projet en question.

Le dépassement de soi n’est pas mon but pour être heureuse dans la vie.

Alors que d’autres penseront qu’il faut en faire plus pour être heureux, moi je pense qu’il faut être plus pour être heureux. Plus authentique, plus bienveillant, plus patient aussi. Je rejoins Amandine sur son post d’hier où elle pensait justement que ces qualités là sont des réponses à bien des maux de notre société.

Peut-être que ne pas vouloir se plier à cette fichue norme de dépassement de soi qui ne collerait pas avec sa personnalité. Accepter une certaine légèreté, connaître ses limites, identifier ses talents et les exploiter, serait là la clé vers le bonheur.

Et si on tentait quelque chose et qu’on remplaçait la notion de zone de confort par celle de zone de plaisir ? Cela aurait davantage de sens. Cela donnerait beaucoup moins envie de se plier au diktat du dépassement… Exemple : si je pars en randonnée pour découvrir de superbes paysages, je ne pense pas “je vais me dépasser et atteindre ce sommet pour diverses raisons”. Déjà je vais regarder si cette marche est à mon niveau. Ensuite si elle est un peu au dessus l’effet grisant de la vue et la fierté d’être arrivée au bout en appréciant ma marche m’auront procuré du plaisir. Et c’est lui que je cherche à atteindre avant tout.

Je pense que le plaisir ne s’épanouie pas dans la contrainte. Il faut se sentir libre dans son domaine d’action pour le ressentir. Dans le plaisir, on peut se développer, apprendre et s’épanouir. Avec le plaisir, on est dans le fameux « flow ». Ce concept psychologique qui tend à trouver la zone exacte où l’on exprime le mieux son potentiel. Celle où notre esprit est le plus ouvert à la découverte, tout en ressentant une forme de joie.

Une fois la notion de plaisir comprise, cela permet de l’appliquer à notre quotidien ; au travail, à l’école, à la vie privée, aux activités culturelles ou sportives,…

Ce long texte pour en arriver au constat que si confort = sérénité et hors confort = facteur de stress. Je serais plutôt enclin à dire alors que la zone la plus appropriée pour apprendre et se développer est… la zone de confort.

Vous en pensez quoi ?

Comments

  • 11 septembre 2018
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    Alors en fait, ma définition de la zone de confort n’est pas la même que toi, du coup je pense qu’il faut en sortir, un peu, pour avancer. Pas forcément ne faire que ça, mais de temps en temps, si quelque chose ne fonctionne pas, tenter de nouvelles choses, se forcer à passer ce putain de coup de fil qui pourrait tout changer (alors qu’on déteste téléphoner), ce genre de choses. Faire des choses qu’on a envie de faire mais qui nous font monter une marche qui nous fait peur.

    Là où je te rejoins, c’est qu’une fois qu’on a identifié nos talents, qu’on sait les exploiter, et que ça convient aux personnes avec qui on travaille, ET À NOUS, il n’y a aucun intérêt d’en changer ! Rien n’empêche d’essayer des trucs nouveaux de temps en temps, mais fonctionner en permanence hors confort, c’est être bien masochiste ^^

    Conclusion, si finalement tu te sens bien avec cette personnalité de blogueuse, même si ce n’est pas la tienne dans la vraie vie, garde-la ! Ce qui compte c’est que tu ne sois pas mal à l’aise, que la situation TE convienne.

    <3

  • 11 septembre 2018
    reply

    AMEN!! Je suis heureuse de lire ça, ça fait du bien!
    Depuis mon burn-out, j’essaie d’aller à contre courant de tout ça. (Natacha Bird à fait une vidéo sur le sujet des girl boss, il y a quelques temps, et elle avait assez résonné en moi).
    Personnellement, j’en suis arrivé au constat suivant: dépassement de soi = égo. Tout simplement. C’est le reflet de la société actuelle, où tout doit passer par le paraitre.
    Alors faisons de la résistance: vivons dans le bien être, et dans l’épanouissement…
    Belle journée à toi!

  • 11 septembre 2018
    reply

    Très intéressant et tout à fait d’accord sur cette tendance actuelle aussi gonflante qu’étouffante !
    Il y a une vraie abbération à vouloir tous vivre au même moment les mêmes choses….
    C’est toujours dommage lorsqu’un courant devient une norme et que celle-ci est relayée dans tous les sens et sur tous les médias, j’ai toujours l’impression de me retrouver devant un prosélytisme de façade qui consiste à faire rentrer tout le monde dans le même moule : ce n’est pas sain….
    Je crois comme toi qu’il est plus sain de rester dans sa zone de confort par moment parce que c’est plus facile intellectuellement mais je crois aussi qu’être dans sa zone de confort (et quand celle-ci est reconnue par d’autres comme bien) et se sentir bien c’est tout simplement une forme d’équilibre personnel, non ?
    A titre perso, j’oscille toujours entre ma zone et puis les challenges qui me font avancer mais je crois qu’il est bien surtout de se connaitre suffisamment bien pour savoir à quel moment apprécier où l’on est et en profiter pleinement puis sortir un peu du cocon quand l’envie s’en ressent…. Mais tout n’est qu’affaire d’équilibre alors rester dedans ou en sortir, après tout chacun sa zone ^^

  • 11 septembre 2018
    reply
    Kelly

    Coucou Coralie !
    J’ai beaucoup aimé lire ta réflexion sur ce sujet.
    Je suis un peu partagée pour la zone de confort mais d’un autre côté cet aspect de suivre les tendances que tu soulèves, je le rejoins. Disons que pour moi, c’est important de sortir de sa zone de confort, en fait je dirais plus qu’il s’agit d’élargir sa zone que d’en sortir. Oui, car la nouvelle zone va finalement devenir, à un moment, elle aussi confortable. On agrandit notre confort sur un espace plus grand ? Je trouve que parfois on est dans une situation qui ne nous convient pas ou plus (tant que c’est un ressenti personnel et non ce que la société nous fait ressentir) mais comme on y a nos habitudes, on a cette peur d’en sortir. Dans ces cas là, je trouve que, pour avancer, pour être plus épanouis, c’est vraiment important de se « mettre un coup de pied aux fesses » (je n’ai pas trouvé mieux !) pour aller vers ce qui nous rend heureux.
    Après, je te rejoins vraiment sur toutes ces tendances de faire si ou ça pour être heureux qui, finalement nous amène parfois à ressentir de la culpabilité. L’impression de ne pas être à la hauteur, de ne pas agir de la bonne façon, bref, les réseaux sont forts pour ça notamment.
    D’après moi, Il n’y a pas une façon d’agir pour être heureux mais autant de façon que d’individus. Pour être épanouis, heureux, il faut savoir s’écouter, écouter son cœur et être attentifs à nos sensations pour apprendre ou redécouvrir ce qui nous fait du bien, ce qui nous fait plaisir, ce qui nous permet d’être épanouis.

    Je te souhaite une très belle soirée 🙂
    Au plaisir de te lire,

    Kelly

  • 12 septembre 2018
    reply

    Une vraie réflexion juste ton article ! Je suis totalement d’accord qu’apprendre à se connaître soi-même, ses limites et des besoins sont déjà un grand pas vers “ce bonheur” tant convoité. Je ne cherche plus à me dépasser mais seulement à être bien dans mon corps et ma tête et c’est déjà pas mal ! Par contre on peut dire que je sors de ma zone de confort tous les jours en parlant sur mon compte avec des inconnus (qui pour certains sont devenus des amis ), en montrant de l’assurance – alors qu’en vérité ce n’est pas le cas et en cela je pense que le “dépassement de soi” est nécessaire, pour aller à la rencontre de l’autre et des richesses qu’ils ont à nous offrir
    Merci encore de m’avoir cité dans ton article
    Belle journée à toi

  • 12 septembre 2018
    reply
    Nancy

    J’adore ! L’idée qu’on doit être parfait en tout et dans tous les sens : dans la maison, le boulot, avec les amis, prendre soin de soi, faire du sport et tout ça avec le smile !!!… Vraiment ravie de lire des textes honnêtes pour dire seulement, je veux être heureuse 🙂

  • 13 septembre 2018
    reply
    ValdePo

    Bonjour
    J’aime beaucoup ton article, je l’ai lu et relu depuis mercredi mais je prenais mon temps pour laisser un commentaire 🙂
    Et cette phrase que tu as écrit dans un commentaire “Mais les « faut rien lâcher » à la guerrière comme je le vois ou le lis, je ne peux pas ! C’est presque épidermique”, c’est exactement ça !
    Dans les premiers temps, ce message était un accompagnement, c’est maintenant devenu une injonction, un peu comme l’esprit “heureux à tout prix” qui arrive à me faire culpabiliser parfois de ne pas être heureuse alors que j’ai tout pour l’être ….
    A la recherche perpétuelle de faire plus, de toujours se dépasser pour trouver le bonheur, ne risque-t-on pas justement de passer à côté ? Ok parfois, forcer un petit peu, ne pas rester sur ses acquis, cela peut apporter un plus … mais pas toujours …
    Enfin voilà, réponse un peu décousue, j’ai eu beau prendre mon temps, c’est pas gagné. Mais cela fait écho à beaucoup de choses qui tournent en moi en ce moment, pas clairement du tout 🙂
    Bonne journée
    Valérie
    (bleulecitron sur instagram)

  • 30 septembre 2018
    reply

    Je suis bien d’accord avec toi. Le dépassement de soi, c’est bien, mais dans une certaine mesure. Il ne faut pas que l’on vienne à se forcer à faire des choses pour prouver aux autres que l’on en est capable. Si l’on veut se dépasser car on sent que ça nous rendra heureux, alors il faut le faire. Sinon, rien ne nous y oblige. Je te rejoins sur le fait que la course au bonheur et à la perfection ne peut entraîner que des burn-out et des dépressions (et non, je ne trouve pas que tu y vas un peu fort !) !
    Bref, c’est sympa de pouvoir lire, pour une fois, une réflexion honnête sur ce sujet !

  • 13 novembre 2018
    reply

    Totalement d’accord. Le dépassement de soi est intéressant mais à petite dose, sinon il est contre productif et anxiogène. Cela me fait penser à la charge mentale qui nous assomme parfois. A vouloir trop faire, on passe à côté de l’essentiel. Essayons plutôt de nous ancrer dans les moments présents, indispensables à notre bien-être.

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