Shut up and write !
Je n’ai pas pour habitude de pousser des coups de gueule mais dans ce cas-ci je le fais pour informer plus que pour râler, j’ai eu le temps de le faire sur Twitter et Instagram du coup ça va mieux 😉
Je pense que ceux qui me suivent ont pu constater qu’il est rare lorsque je fais des posts sponsorisés et ce pour plusieurs raisons mais la plus importante est qu’en générale le lectorat ne suit pas et je peux comprendre. Sauf ben il faut bien vivre et puis parfois ça tombe plutôt pas bien surtout quand le sujet s’accorde avec le thème du moment. Donc l’article en question devait traité d’une tendance lifestyle et je devais glisser un lien vers un pull en cachemire de la marque en question. Dès le départ les conditions bien particulières ne m’ont pas choqué outre, j’ai jonglé avec les mots pour réussir à finir ce travail. Seulement lorsque tout était bouclé, je me suis aperçue que la personne en face, et plus précisément la marque, ne souhaitait pas que je mentionne le fait qu’il s’agisse de publicité. Or après quelques échanges tendus mais courtois mon interlocuteur, en bon équilibriste des mots, m’a clairement dit d’aller me moucher avec mon article. Il ne voulait tout simplement pas de « sponsorisé » à la fin comme la loi le stipule et m’a expliqué que la marque souhaitait que ça fasse naturel pour le lecteur et pour Google et donc j’avais pour mot d’ordre de surtout mettre les liens en dofollow. Or sponsorisé et dofollow ne s’accordent pas ensemble car Google le détecte et te sanctionne. Bref tout ça pour vous dire qu’il a voulu jouer au filou et que pour un souci de transparence vis à vis de vous et de la loi, j’ai refusé la publication et l’argent qui va avec.
Je me rends compte même après 5 ans à bloguer que peu de choses finalement ont évolué. Désormais le blogueur est certes un peu mieux encadré . Il a la possibilité de faire partie de team d’influenceurs comme Reech par exemple où il n’y a tout simplement rien à redire. Cette start up est carrée, l’équipe a un vrai souci d’écoute, ils essaient de te proposer des collaborations adaptées à ta ligne éditoriale. Mais pour le reste, il faut faire attention car les marques et les agences de communication arrivent encore à nous prendre pour des pigeons et nous offrir à tout va des crèmes et autres babioles pour que dalle ou presque.
Désormais, et il m’aura fallu du temps, j’accepte rarement un « cadeau » car en contre partie même si ce n’est pas explicite, il faudra en parler sur les réseaux sociaux à défaut d’en faire un article. Or ça demande du temps, du travail. Alors oui, maintenant je parle argent avec les enseignes, je n’ai plus peur de dire ok pour la superbe suspension mais le soir à table on ne mange pas des suspensions, j’ai besoin d’être rémunérée. Je peux vous dire que ça n’est pas évident de se vendre, de savoir combien on vaut rééllement, jusqu’où on peut aller mais c’est important de le faire.
En France, nous avons un vrai problème avec l’argent et je pense au thread très intelligent de Julie qui explique tout simplement que si on veut que tout ça soit mieux accepté, il faut aussi que nous blogueuses, influences, jouions le jeu de l’honnêteté et de la transparence. À quoi bon cacher qu’on a reçu tel livre ou telle bougie, à partir du moment où on est bien dans ses baskets et qu’on est ok pour lire ce bouquin et qu’en contrepartie on touchera quelque chose. Où est le problème ? Il s’agit d’un travail comme un autre. Pour lire ce livre et faire sa critique, j’ai passé du temps, j’ai réfléchi, j’ai rédigé, j’ai dû faire une mise en scène pour des photos.
Donc pour moi, aujourd’hui, autant les marques que les influenceurs ont encore un vrai travail à accomplir pour que ces nouveaux métiers d’Internet ne passent plus pour des passes temps rémunérés un peu bancales.
Je vous dis à très vite.
Laurie
Super ton article! Ca montre bien la réalité, pas facile tout ça!
Coralie
Oui c’est toujours un peu étrange comme univers
Céline
A la lecture de ton billet, je dois avouer que je ne suis pas vraiment surprise. Je pense bien qu’une telle situation est rageante et frustrante -et c’est totalement légitime. Tout ce travail (car oui, c’est un travail) pour finir déçue et découragée, c’est dommage.
Je vois passer des sujets similaires un peu partout sur la toile en ce moment. Et je dois dire que ça me met un peu hors de moi de lire des choses pareilles, je crois que je ne comprendrai jamais vraiment la finalité d’un pareil comportement. Je trouve ça parfaitement bête, ça dessert tout le monde, et c’est une perte de temps considérable, pour les influenceurs, pour les marques, et pour le lecteur/le client final. Tous nous sommes là pour dire, lire, découvrir, partager, discuter, recommander et/ou consommer intelligemment et en toute connaissance de cause, pas pour se faire duper.
Je suis d’accord avec tes propos, l’image que l’on a des nouveaux métiers du web ne pourra être valorisée ou du moins perçue positivement tant que des comportements pareils seront légion. Je pense aussi que chacun devrait mettre un peu du sien dans l’intérêt de tous.
Merci pour ton article, merci à toi, Julie ou d’autres de parler ouvertement de ça et d’essayer de sensibiliser les internautes et de faire avancer un peu les choses dans le bon sens.
A très vite 😉
Coralie
Merci à toi pour ton commentaire. Oui c’est toujours un peu délicat à aborder comme sujet car souvent mal vu pourtant c’est un métier comme un autre où il s’agit de créer du contenu pour les marques. On avance mais doucement sur les idées que les lecteurs et autres s’imaginent.
Bises
marionromain
Ton article est très intéressant à lire, et je sais que moi-même, à ma toute petite échelle de blogueuse qui aurais beaucoup de progrès à faire quant à la confiance en soi et l' »auto promo » sur internet (savoir se vendre, tout ça tout ça…), je n’ai pourtant aucun problème à lire chez les autres un article sponsorisé dès lors qu’on m’en informe immédiatement.
Par contre, j’ai souvent une désagréable sensation qui accompagne ma lecture lorsque je parcours un article en diagonale en n’étant pas trop sure de ce qu’on me présente, soit parce que la mention « sponsorisé » n’est pas présente, soit parce qu’elle se retrouve seulement glissée dans les petites lignes à la fin. Je comprends qu’on puisse avoir peur de perdre des lecteurs en annonçant la couleur dès le départ, et qu’on puisse préférer le préciser à la fin, mais justement, moi j’aime qu’on m’annonce la couleur dès le départ et que je commence ma lecture en toute transparence. Les marques devraient aussi le comprendre, car un article qui joue avec le feu en étant sponsorisé sans le dire… ça se sent, et ça n’a jamais un impact très positif sur ma lecture.
Merci à toi pour cet article très utile en tout cas. Je te souhaite d’autres et belles collaborations plus honnêtes à l’avenir.
Coralie
Ah je te suis complètement dans ta réflexion ! Quand c’est pas franc on le sens de suite et souvent on ferme la page. Merci en tout cas pour ton retour et moi aussi j’ai encore beaucoup de mal à me vendre et vendre. Rien qu’à voir j’ai fui le black friday car inconcevable pour moi de faire une pub monstre pour je ne sais quelle enseigne !