l'épreuve du coiffeur

L’épreuve du coiffeur

Certaines ont besoin de prendre des fleurs de Bach pour aller chez le dentiste. D’autres vont faire de la méditation avant de prendre l’avion. Et bien moi, avant de me rendre chez le coiffeur, je fais une séance de yoga pour être la plus détachée possible au moment de franchir sa boutique.

Le contexte :

Je n’avais plus mis le pied chez ce fou des ciseaux depuis 3 ans ! 3 années sans le moindre stress capillaire. 3 ans sans l’épreuve du coiffeur. J’avais tout simplement refusé d’infliger une quelconque idée saugrenue à mes cheveux. Non, je ne voulais plus qu’ils subissent les armes incontrôlables de ce maniaque de l’épi. Je ne voulais plus qu’il me malmène le bulbe avec des produits nauséabondes et chimiques. Je voulais simplement laisser vivre ma tignasse. Il y a 3 ans je rendais la liberté à mes tifs prisonniers depuis toujours des mains imprévisibles de ces coiffeurs avides de toujours plus de transformations.

J’ai vécu cette période comme un vrai bonheur, comme l’étudiante qui quitte le nid familiale ; un peu craintive au début car elle ne sait pas vers quoi elle va, mais si indépendante. J’étais à l’écoute de mon cheveu, je le soignais, le bichonnais, le chouchoutais. À 2 reprises voyant qu’ils commençaient à prendre de la longueur Chris me les a raccourcis avec un gadget assez pratique.

La faiblesse :

Et puis, la tentation a commencé à pointer le bout de ses ciseaux. D’abord avec ma maman qui est revenue un beau jour avec un coupe à faire pâlir plus d’un Papy. J’ai lutté quelque temps mais samedi j’ai commencé à farfouiller sur Pinterest et je suis tombée sur cette photo :

 

l'épreuve du coiffeur

Bon ok on ne voit pas grand chose !

En moins de 5 minutes, j’avais ruinée 3 ans de combat, d’efforts, de convictions. J’étais lâche et le rendez-vous était pris pour 15h. Ma petite demoiselle serait ma petite granule homépathique si l’angoisse venait à me surprendre. Elle serait là pour m’apaiser.

14h55 : j’étais déjà assise devant le miroir. Oui j’avoue cette coupe je la voulais et mon impatience se lisait dans ma gestuelle épileptique. La coiffeuse m’a calmée nette en piaffant à sa collègue qu’elle ne voyait rien sur cette photo, que ça n’allait pas être une partie de plaisir. Sur ses mots tout m’est revenue. Pourquoi je n’allais plus chez le tailleur fou, comment ils procédaient, comment ils remuaient la petite cervelle de leurs clients, comment ils n’en faisaient qu’à leur tête. J’avais beau regarder ma petite demoiselle, le stress m’envahit. Et sur ce fauteuil, je devenais moite, rouge, j’avais chaud, plus elle coupait plus elle me montrait ma faiblesse, mon échec cuisant, mes 3 ans partis en fumée.

J’ai baissé les armes :

Alors à quoi bon lutter de toute façon j’étais là, et j’ai finalement baissé la garde quand elle m’a lavé les cheveux. J’ai même accepté de me faire dorloter par son fauteuil massant, j’ai même fermé les yeux pendant quelques minutes, j’ai même apprécié ses mains sur mon cuir chevelu, j’ai même trouvé que le temps était vite passé. Et quand elle m’a montré le résultat j’ai même apprécié son travail ; ma nouvelle tête, ma nouvelle coupe (qui ne ressemble pas vraiment à la photo ci dessus hum hum !), les reflets dans mes cheveux.

 

l'épreuve du coiffeur

20cm ça allège !

 

En quittant le salon je me suis jurée de ne plus jamais restée 3 ans sans aller chez le coiffeur. J’avais oublié le bien-être que ça procure quand une coupe est réussie (je le précise !).

Et vous, vous connaissez l’épreuve du coiffeur ? Vous y allez à reculons ou vous êtes une aventurière dans l’âme et rien ne vous effraie ?

Comments

  • 5 juin 2014
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    J’ai beaucoup aimé lire cet article 🙂 C’est touchant de t’entendre raconter ta vie comme ça 😉
    Perso, j’ai toujours détesté les coiffeurs. Mais la faute était partagée : j’étais ado et je n’allais que chez Olivier Dachkin. Puis, après avoir un peu cherché, j’en ai trouvé un qui fait réellement ce que je lui demande, en étant réaliste : si telle coupe ne rendra pas bien avec mon type de cheveux et la forme de mon visage, il me le dit clairement ! Une perle ! :p
    Bisous !

  • 5 juin 2014
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    Sissi

    Wow très réussi, j’aime beaucoup. Ce carré te va à ravir. Et comme je te comprends, d’autant plus que non seulement je n’aime pas aller chez le coiffeur mais en plus j’adorerais avoir les cheveux longs même si hélas ça ne me va pas du tout. Cela fait des lustres que j’ai la plupart du temps les cheveux au carré ( différentes coupes) et quelquefois un carré long car je suis restée des mois et des mois sans aller chez le coiffeur. Pour le coup, quand j’en sors, je suis systématiquement mille fois mieux coiffée qu’en rentrant et invariablement ma coiffeuse me dit quand je pars : “à l’année prochaine” en rigolant. C’est une blague entre nous.

  • 6 juin 2014
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    Je trouve que ce n’est pas du tout ressemblant. Moi quand je vais chez le coiffeur, c’est l’angoisse totale. Je n’aime pas quand il tripote mes cheveux, ça fait mal des fois. Et puis le brushing, ça tire beaucoup que j’en ai mal au coup après.

  • 7 juin 2014
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    TRAU-MA-TI-SEE ! Voilà ma relation avec les coiffeurs ! I Hate Them 🙁
    Depuis que j’ai dû couper toute ma longueur (près de 18 cm ) : je prend un prozac avant d’y aller 😡

    Mais ce demi-selfie est chou comme tout ^^ ça te va bien la coupe courte ! Mais je suis bien d’accord : on a jamais exactement la coupe qu’on leur montre. C’est rageant 🙁

    Moi, j’ai pas osé faire de coupe : j’a juste couper les longueurs donc j’ai un carré pas du tout travaillé (ni dégradé ni efilage) et je ressemble à un playmobil quand mes cheveux sont lâches 😀

    Biz ma belle

  • 7 juin 2014
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    Ah, comme je me reconnais dans ton article! J’ai une sainte horreur des coiffeurs aussi! XD

  • 8 juin 2014
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    Je pense que je vais aussi me prendre 3 ans de vacances avec les coiffeurs.
    A chaque fois que j’en ressort, je fais une mini-depression capillaire ^^

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